Chapelle International à l'épreuve de la commercialisation des bureaux

Alors que le dernier lot de Chapelle International vient d'être vendu au promoteur Legendre Immobilier, la question de la commercialisation des 35 000 m² de surfaces de bureaux du site se pose de façon cruciale dans le contexte de la crise économique générée par la COVID ! Deux immeubles situés le long du bd Ney sont particulièrement concernés : le lot A (14 000 m²) et le lot B (21 000 m²), appelés respectivement KARA et TRIBECA par le groupe FULTON qui tente de les commercialiser depuis l'automne dernier (https://www.fulton.fr/fr/realisations/bureaux).

Repenser les modes de travail

Aujourd'hui, les bureaux peinent à trouver preneur car la pandémie est passée par là avec toutes les incitations au télétravail qui risquent de perdurer à l'issue de la crise. En fait, comme l'indique le spécialiste de l'immobilier d'entreprise Knight Frank France "Des crises ont secoué l'immobilier de bureaux par le passé. Mais la pandémie en cours et les restrictions de déplacement qui imposent de repenser les modes de travail, pourrait avoir des conséquences encore plus profondes". Ainsi, le fameux télétravail qu'un bon nombre de salariés de bureaux pratiquent en masse depuis près d'un an peut-il devenir la norme ou du moins tendre à se développer au point de réduire le besoin en surface des entreprises ? D'un autre côté, les salariés ont besoin de travailler en équipe, de se stimuler mutuellement et de se réunir en présentiel sur le terrain de l'entreprise pour la conduite de projets...Ce qui n'est pas toujours aisé à travers le webinaire !  Ce qui semble se dessiner c'est l'évolution d'un besoin quantitatif vers un besoin toujours plus qualitatif orienté vers la location de bureaux partagés et d'espaces de coworking permettant, accessoirement, de réduire les coûts.

Entre pandémie et image dégradée

S'agissant de Chapelle International où il est prévu la venue de 3 000 salariés d'ici 2024, le défi à relever de la commercialisation des bureaux risque d'être compliqué car nous y voyons deux obstacles de taille : l'effet de la crise économique et des nouveaux modes de travail à distance liés à la pandémie, puis l'image dégradée du secteur de la porte de la Chapelle qui ne joue pas en sa faveur pour en faire dans les toutes prochaines années un quartier d'affaires ! A cela s'ajoute un terminal de 400 mètres de long toujours en attente de navettes, faute de perspectives en matière de relance du fret ferroviaire...C'est dire que l'objectif économique de Chapelle International sera difficile à atteindre à court ou moyen terme. Quelques motifs de satisfaction tout de même avec des entreprises très actives au sein de l'hôtel de logistique comme le groupe DPD (messagerie, transport), le grossiste alimentaire Métro, un data center, un centre de formation ou encore la cuisine des Camionneuses, sans oublier la ferme urbaine "Cultivate" sur le toit terrasse du bâtiment. A noter aussi, la commercialisation en cours des Sohos par la RIVP qui se déroule à un rythme satisfaisant.  

Les crises sont cycliques et les retournements de situation sont difficiles à prévoir. Mais une bonne dose d'optimisme nous incite à voir les choses du bon côté et d'envisager sereinement l'avenir de ce nouveau morceau de ville qu'est Chapelle International dans un contexte urbain en pleine mutation.         

Photo Espaces Ferroviaires - Thibaut Voisin / Visuel d'architecte des lots de bureaux A (Kara) et C (Tribeca) commercialisés par le groupe Fulton.