Nous l'avions annoncé dès septembre 2016 ! Un centre d'accueil pour migrants porte de La Chapelle ne pouvait que déboucher sur une crise humanitaire dans l'environnement de la structure.
Une décision lourde de conséquences
La décision de la Maire de Paris d'implanter le centre "humanitaire" dans un secteur déjà très concerné par la présence de nombreux publics précaires sur le site et ses alentours (Roms, usagers de drogue, taxis clandestins...) a provoqué un appel d'air favorisant la création de campements sauvages qui augmentent sans cesse depuis le début de l'année. Après une évacuation de 1 600 migrants le 9 mai, motivée par l'arrivée de la délégation du CIO à Paris (il fallait donner une image ''propre'' de la ville et de ses portes !), des campements se sont non seulement reconstitués mais se sont déployés sur un périmètre plus vaste de l'espace public le long du boulevard Ney jusqu'au rond-point de La Chapelle.
Un comité sous tension, la Ville en appelle à l'Etat !
Le comité de suivi du 29 juin réunissant des représentants de la Ville, de la Mairie du 18e, des services de police, de la propreté et des acteurs associatifs s'est déroulé dans un climat très tendu. La Ville rejette la responsabilité de la situation sur l'Etat ! Ce dernier ne mettrait pas suffisamment de structures en place en région parisienne et sur le territoire national pour absorber les flux de la migration. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui la situation autour de la porte de La Chapelle est explosive avec de graves problèmes d'insalubrité et de santé publique en raison de l'apparition de maladies contagieuses (gale...) et de la prolifération de rats. Devant cette situation fortement dégradée, plusieurs agents de la Ville de Paris ont fait valoir leur droit de retrait.
Des riverains à bout !
Quant aux riverains, commerçants et usagers, ils sont à bout et on les comprend ! Certains se sont constitués en Collectif et ont organisé avec le soutien d'ASA PNE un rassemblement pacifique le 23 juin pour manifester leur ''ras le bol" et interpeller les autorités face à l'abandon de leur quartier. Manifestement les pouvoirs publics (locaux et nationaux), malgré la bonne volonté des services de la Mairie, semblent complètement dépassés par l'ampleur du chaos humanitaire auquel le secteur de la porte de La Chapelle est confronté depuis plusieurs semaines.
Appel aux plus hautes autorités de l'Etat
Devant une situation aussi grave, nous en appelons aux plus hautes autorités de l'Etat (Président de la République, Gouvernement) pour que dans les heures qui viennent les 1 400 migrants du secteur de La porte de La Chapelle soient mis à l'abri et que des solutions pérennes de prise de charge, adaptées à chaque cas, leur soient apportées. Il en va de la dignité de la personne humaine autant pour la population migrante que pour la population riveraine dans un secteur où l'Etat de Droit n'est plus assuré !
Insalubrité : les migrants de la porte de la Chapelle sous tension
Les riverains sont indignés par "l'inhumanité et l'insalubrité" des lieux, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Monceaux de déchets jonchant le sol, intervention de police, circulation coup...
Le Parisien : article de Cécile Beaulieu - 27 juin 2017