L'ordonnance relative à la réalisation d'une infrastructure ferroviaire entre Paris et Roissy Charles de Gaulle a été publiée le 19 février. Par ce texte, le Gouvernement lance officiellement le projet CDG Express avec la création d'une société commune détenue majoritairement par SNCF Réseau et ADP (Aéroports de Paris).
L'ordonnance (à télécharger ci-dessous dans son intégralité) qui ''confie la mission de conception, de financement, de réalisation et d'exploitation de l'infrastructure" à la société nouvellement créée ne donnera lieu à aucune subvention de l'Etat ! Ce qui est en contradiction avec les conclusions de l'ARAFER (le gendarme du rail) qui, trois jours avant la publication de l'ordonnance, a indiqué que c'était à l'Etat de financer le projet et non la SNCF. Dans un avis rendu le 15 février, l'ARAFER, l'autorité de régulation des activités ferroviaires, juge que le montage financier tel qu'il est prévu va accroître la dette de la SNCF et que cette perspective n'est pas acceptable dans un contexte difficile d'encadrement strict des investissements. "La participation de SNCF Réseau au capital de la société de projet (...) doit être par conséquent couverte par des financements publics" affirme en conclusion le régulateur.
Ce dernier épisode du feuilleton "CDG" montre à quel point ce dossier est mal engagé depuis qu'il a été relancé fin 2013 par le Gouvernement sous la pression d'ADP et de son président, Augustin de Romanet. Le coût du projet a été multiplié par trois, passant de 640 millions d'euros à prés de 1,7 milliard d'euros ! Dans ces conditions, s'il n'y a pas de contribution de l'Etat et de la SNCF, on voit mal comment le projet pourra être financé par les seuls billets de train et taxes sur les passagers ?
A moins que la Caisse de Dépôts soit appelée à la rescousse pour alimenter le capital en fonds propres ! Le résultat : des incertitudes fortes pèsent sur les conditions de réalisation du projet. Néanmoins, le Gouvernement s'obstine à vouloir le mener à bien alors que dans le même temps la dégradation des installations du réseau francilien (RER A et B en particulier) nécessiterait des investissements lourds mais justifiés d'ici 2020.
Toujours est-il que sur le plan ''administratif'' les choses avancent... Comme nous l'indiquions dans une précédente rubrique, un enquête publique aura lieu avant l'été 2016 mais quid de la concertation ? Sur le plan du tracé, nous savons que SNCF Réseau travaille sur un scénario d'aménagement de la ligne qui ne prend pas en compte l'option de l'enfouissement à la porte de La Chapelle.
Ce sera donc un tracé "en aérien" qui, nous dit-on, sera silencieux et bien inséré dans l'environnement urbain !
Au vu des derniers développements, quelle sera la position de la Mairie de Paris et du 18e ? Il est à craindre que nos édiles ''capitulent en rase campagne'' et fassent jouer le principe de réalité en acceptant in fine l'idée du passage en aérien.
Quand à nous, notre ligne de conduite en faveur de l'enfouissement de la ligne à la porte de La Chapelle n'a pas variée...Notre prochaine assemblée générale convoquée le 8 mars devra déterminer notre position au regard des derniers développements et décidera de quelle manière se poursuivra notre action dans les prochaines semaines.
A suivre, l'ordonnance du 18 février et plusieurs liens internet autour du rapport de l'ARAFER.
CDG Express : pour l'Arafer, l'État devra mettre au pot
Dans son avis rendu public le 15 février 2016, le régulateur joue son rôle de garant de la règle d'or financière du système ferroviaire. L'Autorité estime que l'État devra apporter une subv...
http://www.mobilicites.com/011-4683-CDG-Express-pour-l-Arafer-l-Etat-devra-mettre-au-pot.html
La ligne CDG express n'est pas près de voir le jour
Quand on suit les crises à répétition de la ligne B, celle qui va de Paris à Roissy, sans cesse perturbée par des soucis techniques ou des arrêts de travail, on se dit que le CDG Express va e...
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