S'il est un moment privilégié où les associations sont courtisées par les politiques c'est bien évidemment en période électorale surtout quand il s'agit des municipales.
Paris n'échappe pas à la règle. Les différent(e)s candidat(e)s, conscient(e)s du rôle joué par les associations dans la vie de la cité, sollicitent ces représentants de la société civile pour obtenir un avis, alimenter un programme ou tout simplement tenter de les caresser dans le sens du poil !
Depuis quelques mois, ASA en fait l'expérience et a été sollicitée par les deux principales têtes de liste engagées dans la bataille de Paris.
Ainsi le 19 décembre 2013, nous avons été invités à rencontrer Nathalie Kosciusko-Morizet dans le cadre d'une "réunion informelle d'échange'' pour parler environnement, urbanisme, espace public et attentes en matière de concertation.
Plus récemment, le 13 février, c'est Anne Hidalgo qui a souhaité échanger "avec les acteurs de terrain'' qui interviennent plus spécifiquement dans les quartiers populaires.
La réunion avec NKM était plus intimiste et un dialogue "face to face'' a pu s'instaurer car nous n'étions qu'une dizaine autour de la table à écouter la bonne parole et à faire part de nos préoccupations dans les domaines qui sont les nôtres.
D'entrée de jeu, NKM a précisé qu'elle mettrait la question environnementale au coeur de chaque préoccupation des parisiens. Elle a égrainé quelques exemples pour étendre "la nature en ville" et a fixé comme objectif que 95% de la population parisienne habite à moins de 250m d'un espace vert ! Elle souhaite également que les Parisiens se réapproprient l'espace public à travers ce qu'elle appelle une "programmation culturelle'' des lieux. Une allusion au projet qu'elle envisage pour la Petite Ceinture d'en faire un lieu de vie...
Chez Hidalgo ''Paris qui ose", la rencontre ressemblait davantage à une réunion publique puisqu'une bonne centaine de représentants associatifs étaient présents, principalement issus du secteur social et culturel des quartiers en politique de la ville.
Dans sono défaillante, chacun a tenté tant bien que mal de parler des sujets qui lui tenaient à coeur mais sans qu'il y ait un véritable dialogue avec l'édile ! Cette dernière réservant ses commentaires et propositions pour une séance de rattrapage le 6 mars.
C'est ansi que le dit 6 mars, Anne Hidalgo s'est engagée de "partager le pouvoir avec les Parisiens" à travers la mise en place d'un budget participatif.
Un programme original, ambitieux et un tantinet démago qui ferait que 5% des investissements de la capitale (71 M€ par an) soit consacré à des projets émanant des habitants, des conseils de quartier ou des associations. A voir !
Notre participation à ces réunions n'était guidée par aucune volonté partisane. Nous sommes indépendants de toute appartenance politique ou confessionnelle, ce qui ne nous empêche pas de répondre aux sollicitations de partis républicains qui souhaitent nous entendre sur des sujets où nous avons une compétence et une expertise.
C'est ainsi que dans le domaine de la concertation ou de l'aménagement urbain, ces rencontres nous ont permis de défendre nos idées et de rappeler quelques principes essentiels.
Aux deux prétendantes, voici quelques exemples de propositions ou de réflexions que nous avons développé d'un point de vue général ou sur Paris Nord Est en particulier :
- La concertation doit commencer à l'amont d'un projet urbain dés lors que celui-ci est envisagé, de manière à ce que tous les participants soient associés à partir de la phase de diagnostic et de définition du cahier des charges.
- Dans une ville comme Paris qui est la plus dense en Europe, la politique en matière de construction de logements doit se concevoir non plus à l'intérieur des frontières du périphérique mais à l'échelle de la métropole (en support à cette réflexion, voir en fin de rubrique l'article de Marc Ambroise-Rendu dans le dernier bulletin ''Liaison'' de mars 2014).
- Sur les emprises de Paris Nord Est, nous demandons que les nouveaux quartiers de ville qui vont émerger correspondent à des lieux de vie respectant un juste équilibre entre densité urbaine et densité paysagère.
- Afin de concrétiser le continuité urbaine avec la petite couronne, la requalification de la porte de la Chapelle avec le réaménagement de l'échangeur autoroutier doit être l'une des priorités de la prochaine mandature.
- Le projet de ligne ferroviaire directe entre Paris gare de l'Est et Roissy-Charles de Gaulle (CDG Express) doit être réexaminé en prenant en compte les projets de requalification urbaine prévus sur les territoires traversés (enfouissement partiel de la ligne, modification de tracé...).